À l’époque tardo-impériale, le document monétaire se situe aux antipodes des sources textuelles, qui sont, quant à elles, le mode d’expression d’une classe socialement, politiquement et idéologiquement marquée, la classe sénatoriale (problème de l’historicité de l’Histoire Auguste, faux littéraire produit à la fin du IVe siècle par un représentant d’une classe sénatoriale désormais dépossédée de tout rôle politique réel).
Le problème se complique de par la nature-même des sources textuelles disponibles, qui sont ou postérieures (du IVe au XIIe siècle), et/ou succinctes (épitomateurs), et/ou tendancieuses (Histoire Auguste).
En effet, les sources grecques fiables qui éclairaient la période précédente, Dion Cassius et Hérodien, s’achèvent dans la décennie AD 230 ; les Césars d’Aurelius Victor, le Bréviaire d’Eutrope datent de la décennie AD 360. L’Histoire Auguste date de la dernière décennie du IVe siècle. Zosime, notre source de langue grecque la plus fiable, a écrit son Histoire nouvelle à la fin du Ve - début du VIe siècle. Notre manière d’appréhender la période de crise polymorphe de l’empire passe par ces auteurs et la déformation que leur propre époque impose à leur vision historique : la monnaie est un moyen privilégié de rectifier ces distorsions.